Auteur: OLIVIER SCHMOUKER
Il leur arrive alors de voir rouge… Photo: DR
Au Canada, la plupart des consommateurs disent détester le marketing de contenu diffusé en ligne, à savoir le contenu informatif qui est rédigé par un annonceur et diffusé par l’entremise de différents médias, y compris les sites web d’information (ce qui correspond, dans ce cas-là, à ce qu’on appelle de la «publicité native»). Ils sont en effet 58% à considérer que cette pratique publicitaire les rend «beaucoup moins confiants» envers l’annonceur, et 50% envers le média utilisé. C’est du moins ce qui ressort de l’étude Perceptions des consommateurs sur la publicité 2017 réalisée par le cabinet-conseil torontois The Gandalf Group pour le compte des Normes de la publicité, l’organisme canadien d’autoréglementation de la publicité.
À cela s’ajoute le fait que 1 Canadien sur 5 cliquent «souvent» sur ces contenus publicitaires-là en croyant cliquer sur du contenu journalistique, et en ressentent une vive frustration. Du coup, ils sont 68% à réclamer que les sites d’information permettent une meilleure distinction entre ces publicités et le contenu journalistique, par exemple à l’aide de mentions claires du genre «marketing de contenu» ou «publicité native».
Ce n’est pas tout! D’autres pratiques publicitaires en ligne horripilent les consommateurs canadiens :
> Marketing d’influence
Cette pratique consiste à souvent à faire la promotion d’un produit dans un blogue, par exemple par l’entremise d’un YouTubeur. Or, 67% des consommateurs canadiens disent que dès qu’ils se rendent compte que l’influenceur en question est en train de leur vanter les mérites d’un produit à la demande d’un annonceur, ils ont pris la décision de ne pas suivre la recommandation de l’influenceur. Pis, 60% ont alors pris la décision de ne jamais acheter ce produit-là à l’avenir.
À noter toutefois que les milléniaux (grosso modo les 18-34 ans) ne sont pas aussi réfractaires au marketing d’influence que les autres consommateurs canadiens. Ils sont 56% à avoir refusé d’acheter à court terme le produit vanté par le blogueur, et 38% à affirmer ne jamais l’acheter à l’avenir.
> Prix partiels
Au Canada, 3 consommateurs sur 4 estiment que la pratique des prix partiels (drip pricing, en anglais) – l’ajout de frais inattendus au moment de passer à la caisse – réduit leur confiance envers l’annonceur. Et ils sont tout autant à réclamer une règlement interdisant carrément cette pratique qui fait croire à un prix concurrentiel alors qu’il ne l’est pas nécessairement.
> Désinformation populaire planifiée
Quelque 90% des consommateurs indiquent que la désinformation populaire planifiée (astroturfing, en anglais) – les fausses critiques payées par un annonceur et présentées comme des opinions impartiales – réduisent directement la confiance qu’ils ont envers l’annonceur. Le hic, c’est qu’ils ont beaucoup de mal à faire la part du vrai et du faux, si bien que 1 consommateur sur 3 reconnaît qu’il effectuera un achat en fonction de la critique présentée, même sans savoir si celle-ci est vraie ou fausse. D’où le fait que 75% des consommateurs aimeraient grandement qu’il y ait des règles interdisant ni plus ni moins les fausses critiques.